De nombreux facteurs influent sur les délais de commercialisation. Depuis quelques années notamment, l’accroissement des normes et l’augmentation des recours par exemple portent un coup dur aux cycles de production et de commercialisation de l’immobilier neuf. Et ce bien que nous soyons dans un marché tendu, en mal de logements neufs et en pleine transition numérique.
Mais la transition numérique n’est pas à la portée de tous. Ainsi de grandes structures comme plus petites peinent à s’équiper que ce soit à cause de la conduite du changement, souvent compliquée chez les premières, ou par manque de budget chez les secondes.
L’optimisation des marges et investissements est un challenge de taille qu’il faut relever dès maintenant.
De plus les consommateurs ont changés. Ils préfèrent de plus en plus une offre complète et personnalisée. Leurs modes de consommation du logement ont aussi changés et vont changer dans les prochaines années. Les impacts sociétaux comme la déconstruction de foyer, les familles recomposées ou encore l’allongement de la durée de vie vont demander à l’immobilier neuf de devenir flexible et évolutif, rendant les phases de conception parfois plus longues et une forte mutation dans la phase de commercialisation.
Demain, il est possible que l’immobilier se transforme en une commodité et que le propriétariat ne soit plus la norme.
Or l’allongement du projet immobilier dans sa globalité augmente mécaniquement les coûts de financement et rogne significativement les marges dégagées. L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt dit le proverbe. C’est ainsi que l’immobilier de demain appartient à ceux qui prennent de l’avance dans la maîtrise de l’ensemble de leur cycle de production et de commercialisation et s’équipent dès maintenant d’outils adaptés leur permettant d’innover.
Anticipez, demain se joue maintenant.
Produire n’a jamais été aussi complexe. Du point de vue de la productivité, l’immobilier est en perte de vitesse contrairement à d’autres industries comme l’aéronautique ou l’automobile. Selon McKinsey, la productivité horaire du secteur de la construction aux Etats-Unis aurait connu une baisse de 6% alors qu’elle progresse de 87% dans le secteur manufacturier. Et face à cela, l’innovation reste en retard et, toujours aux Etats-Unis, ne représente que 0,4% de la production annuelle du secteur soit cinq fois moins que le secteur aéronautique et quatre fois moins que l’automobile. Comment alors prendre de l’avance?
En France, si le secteur se repose sur la dynamique du marché, avec une année 2017 exceptionnelle, elle reste fortement dépendante de facteurs macroéconomiques comme les taux d’intérêts bancaires et la législation fiscale. Si la réduction progressive des marges de l’immobilier neuf laisse peu de place à l’innovation, elle n’est pas à laisser en reste. Même s’il s’agit d’évolution plutôt que de révolution.
Généralisez votre politique à toutes les phases du projet.
Toutes les phases sont concernées par les optimisations visant à améliorer les marges et rationaliser les investissements. En amont de la construction, la phase d’étude connaît de fortes mutations technologiques permettant de faciliter la prise de mesure et l’analyse et permettent ainsi des gains importants de productivité. Ainsi les technologies laser, drone et les algorithmes toujours plus performants permettent de gagner un temps précieux et de diminuer significativement la durée totale du projet immobilier.
Ces dernières, souvent collaboratives et interopérables permettent également une économie substantielle en diminuant le risque d’erreurs et en supprimant les doublons. Elles permettent d’avoir à tout moment et partout une information transparente, fiable et à jour pour l’ensemble des parties prenantes du projet immobilier, du concepteur à l’acheteur final.
A ce stade, tout l’enjeu est donc de collecter la donnée, l’analyser rapidement et la retranscrire de manière intelligible pour ces parties prenantes. Le Building Information Modeling (ou BIM), dont le niveau de maturité est bien différent d’un pays à l’autre en fonction de l’implication des pouvoirs publics dans son développement et surtout son adoption, en est la concrétisation. Il oblige à anticiper et donc à innover et industrialiser.
Selon Robin Rivaton et Vincent Pavanello, dans leur livre “L’immobilier de demain” paru aux éditions Dunod, pas moins de 40% de réduction des coûts de construction sont possibles grâce à ces méthodes.
La phase de production n’est pas en reste. Après avoir longtemps été laissée pour compte elle connaît aujourd’hui ses petites révolutions, ou grandes évolutions. En industrialisant la production, c’est-à-dire en développant les opérations réalisées hors site, il est possible de diminuer considérablement les coûts liés au transport, au stockage et à la manutention des matériaux. Le plus spectaculaire en la matière est la production des maisons modulaires et tiny houses. Entièrement produites et assemblées en usine elle laissent espérer 20 à 50% de réduction des coûts de construction. Encore à ses prémices, l’impression 3D va également en ce sens et les exemples se multiplient sur tous les continents. D’autant plus qu’elle permet de faire appel à des matériaux locaux.
La phase construction est également une source importante d’optimisation des marges et investissements. Historiquement c’est le secteur des matériaux qui s’est montré le plus révolutionnaire, notamment parce que près des deux tiers des dépenses de R&D lui est consacré. Ainsi les progrès sont énormes et multiples : du béton ultra résistant au béton qui laisse passer la lumière en passant par les vitres autonettoyantes ou les matériaux d’isolation haute performance. Les avancées en matière de matériaux de construction sont aussi éthiques puisque de plus en plus de recherches portent sur les biomatériaux issus de ressources locales.
Enfin, en amenant une certaine transparence des coûts, le BIM permet une vraie évolution en la matière. En effet, les promoteurs et constructeurs devront s’approcher de la quantité exactement nécessaire pour éviter le gaspillage, tant d’un point de vue de l’optimisation des marges que d’une certaine éthique environnementale. Ainsi, si on imagine un configurateur de logements, permettant aux acheteurs finaux de personnaliser leur futur chez eux, interconnecté avec les systèmes d’approvisionnement en matériaux et prestations, alors la boucle est bouclée. Et c’est ainsi que le cycle de commercialisation permet – entre autre – d’optimiser les marges et investissements; de générer des ventes additionnelles bien sûr, mais surtout d’obtenir une chaîne logistique et d’approvisionnement parfaitement huilée.
La phase de commercialisation n’est pas en reste. En remettant l’acheteur au centre des préoccupations, les ventes s’en trouvent fiabilisées. Comment? En permettant une parfaite connaissance client, la transparence et l’exhaustivité de l’information et la personnalisation. Si permettre à son futur client de se projeter est devenu une norme le reste du parcours client reste bien souvent un parcours du combattant ; spécialement dans la vente en futur état d’achèvement (VEFA). L’avantage des plateformes, au delà d’augmenter l’expérience client, c’est d’être interconnectées et de décupler leur impact sur l’accélération du cycle de vente. Il est ainsi possible de proposer un parcours clients 100% digitalisé, de la découverte du logement en 3D à la signature électronique. L’optimisation de vos marges se matérialise ainsi autant dans l’accélération et la sécurisation de la vente que dans la transformation du métier de vendeur en conseiller-expert pour lui permettre de se concentrer sur ce qu’il sait faire de mieux :
vendre !
Entourez vous : l’innovation est ailleurs !
Si l’innovation est portée par les investissements de grands groupes industriels pour des raisons de capitaux, elle n’en est pourtant pas directement issue. Rare sont ceux qui prennent encore la décision d’internaliser des développements de tels outils et matériaux. Pourquoi? Parce que tout simplement elles n’ont pas l’agilité nécessaire. La conduite du changement étant très compliquée à mener, ce sont souvent des projets qui prennent plusieurs années à développer et qui, une fois aboutis sont tout de suite obsolètes parce que non adoptés par manque d’ergonomie et de formation ou tout simplement parce qu’une startup aura fait mieux et plus vite.
Pour prendre de l’avance et rester agile tout l’enjeu est de vous entourer des bons acteurs. Il suffit de jeter un rapide coup d’oeil à l’environnement PropTech aux Etats-Unis, en Norvège, en France et encore en Espagne par exemple pour voir que le tissu de startups innovantes vous permettant d’optimiser vos marges et investissements sur l’ensemble de votre chaîne de valeur est très dense. Des matériaux innovants aux plateformes de gestion du gros oeuvre et des opérations de maintenances en passant par la mesure par drones.
Même si les plus gros l’ont bien compris, de Tesla et ses tuiles photovoltaïques en quartz à Amazon et ses logements préfabriqués ultra-connectés, l’innovation PropTech reste le propre d’un écosystème varié qu’il faut soutenir. Engager vos clients avec la personnalisation de logement de manière simple et fluide, réduire votre taux de chute en permettant à vos client de se projeter et d’avoir un coup de coeur, fiabiliser la vente en offrant la possibilité de réserver le logement en temps réel et de signer électroniquement le compromis de vente. Ce sont autant d’innovations apportées par l’écosystème et qui vous permettront de prendre de l’avance et optimiser vos investissements en 2019.